Enjeux de Société et Gestion des Ressources Humaines
Un des principaux moteurs de la transformation des sociétés tout au long du vingtième siècle, du moins jusqu’au année 80, a été la croissance forte et régulière de la richesse créée par le travail. Elle a permis à chaque génération de bénéficier d’un niveau de vie nettement supérieur à celui de la précédente. Elle a contribué à donner les moyens à la science de découvrir, d’inventer, d’innover. Elle a soutenu un développement économique, social et culturel qui s’est fait, suivant les domaines, à des rythmes différents mais qui a été sans précédent. C’est grâce à la productivité du travail que le vingtième siècle a été un siècle de progrès … pour le meilleur et pour le pire.
Aujourd’hui et depuis maintenant quelques décennies cette croissance de la productivité du travail est atone. En Occident elle peine, les bonnes années, à dépasser les 1%. Cela alors même que nos sociétés, pas seulement en Occident, font face à des enjeux et des risques renouvelés qui fragilisent leur pérennité. Il y a bien sûr la question du rapport à l’environnement et aux ressources naturelles qui interroge le rôle du travail et des organisations du travail dans l’évolution vers un modèle économique écologiquement et socialement durable et responsable.
Il y a également la question du rapport aux autres lorsque la mondialisation, les migrations, l’accroissement de l’espérance de vie, la démocratisation de l’accès aux études induisent de nouvelles diversités et de nouvelles interactions culturelles, générationnelles ou sociales et questionnent nos manières de faire communauté, y compris dans les bureaux et les ateliers.
Il y a aussi la question anthropologique liée à l’évolution de notre vision de l’humain qui se traduit, par exemple, par la remise en cause des normes sociales, notamment en termes de répartition des rôles entre les femmes et les hommes. Il y a enfin, mais la liste pourrait être poursuivie, les enjeux des révolutions technologiques qui se succèdent à un rythme inédit et qui, elles aussi, transforment le travail.